Avec un mois de février historiquement sec, les craintes de vivre un été comme celui l'année passée en Bretagne étaient fondées. Deux mois se sont écoulées et la donne a changé.
La pluie est tombée en mars et en avril de façon efficace
La pluviomètre s'est montrée satisfaisante en Bretagne ces dernières semaines à la faveur d'un flux océanique assez constant et de passages humides souvent marquées en mars. Quand on observe la carte ci-dessous, on se rend compte que sur chaque département de la région, les précipitations sont proche de la moyenne sur la période février-mars-avril alors que le mois de février à largement pénalisé le dernier trimestre. Les cumuls pluviométriques ont parfois été très conséquents sur le Finistère, le Morbihan et la Loire-Atlantique où les 100 mm sont dépassés partout en mars. On relève même jusqu'à 206 mm à Brest (29). Sur ce seul mois, sept jours ont été décomptés avec des pluies efficaces (plus de 10 mm/24h), un chiffre réjouissant car ces précipitations durables et soutenues sont celles qui permettent à l'eau de pénétrer dans les sols. Les températures n'ont pas été excessives en mars, ce qui a limité l'évapotranspiration. Ailleurs sur le territoire, mars est également à la hauteur des attentes avec 3 jours de pluies efficaces à Rennes, 4 jours à Saint-Brieuc et Lorient. Les températures remontent en avril et les conditions météo souvent changeantes de ce mois permettent de poursuivre l'amélioration pluvieuse de mars. L'évapotranspiration est plus sensible mais la pluie s'est invitée par séquence avec des précipitations régulières du 10 à 14 et du 22 au 27. 4 nouvelles journées avec des pluies efficaces ont été constatées à Quimper. La caractéristique la plus importante de ce mois d'avril tient du moment où se sont déroulées les passages pluvieux. Souvent la pluie est tombée la nuit dans un contexte frais et les journées se sont montrées nébuleuses et plutôt fraîches lors de ces séquences humides.
Les nappes se rechargent
Les précipitations de printemps sont plus irrégulières et moins efficaces généralement. Dès le mois de mars, les températures progressent et le temps instable est propice aux ruissellements. Cette eau qui tombe des nuages n'est pas captée par les végétaux et pénètre avec encore plus de difficultés jusqu'aux nappes. En mars, ce sont surtout des régimes pluvieux hivernaux qui nous ont concerné avec des perturbations qui ont apporté des pluies continues et régulières. Les sols se sont humidifiés et l'eau s'est infiltré jusqu'aux nappes. Le début de ce mois de mai est très satisfaisant en Bretagne. On retrouve sur toute la région des niveaux au-dessus de la moyenne pour cette période de l'année.
A l'approche de l'été, le risque de sécheresse recule donc en Bretagne. Il y a quelques semaines, le BRGM ( bureau des recherches géologiques et minières) a dévoilé les prévision à l'échelle de la France du risque de sécheresse pour cette année. Le même rapport avait été publié à la même période de l'année l'an passé. Le 5 mai 2022, le BRGM s'était montré pessimiste pour la Bretagne à juste titre. Cette année, les Côtes-d'Armor, le Finistère et le Morbihan sont exposés faiblement à un risque de sécheresse. La menace persiste cependant pour la Loire-Atlantique et l'Ille-et-Vilaine. Malgré une tendance à l'optimisme ces dernières semaines, il faudra encore d'autres précipitations pour confirmer l'amélioration. Les épisodes caniculaires peuvent faire réapparaître des tensions au coeur de l'été ( stress hydrique et sécheresse agricole). Le risque d'une sécheresse hydrologique est faible en Bretagne. Notre région fait exception à l'échelle de la France.