Les coefficients de marée seront relativement importants ce vendredi (87 le matin et 88 le soir) mais et on ne parle pas de grandes marées (terme utilisé pour des coefficients supérieurs à 100). Ces dernières se sont produites entre le 17 et le 21 septembre dernier, fort heureusement… car dans ce type de situation les niveaux d’eau sur le littoral auraient entraîné des dégâts majeurs… Tout le monde a en tête le drame de Xynthia…
Décalage marée haute et violentes rafales
Pour cette tempête Alex, les conditions marines seront particulièrement dégradées avec une forte houle (4 à 8 mètres en Atlantique) et des rafales virulentes avec des rotations directionnelles importantes et rapides autour du cœur dépressionnaire.
Selon les dernières modélisations, les rafales les plus violentes se produiront en milieu de nuit sur le littoral morbihannais et ligérien, entre 4 et 7 heures pour le Golfe de Saint-Malo. La côte de Granit Rose sera plus fortement touchée durant l’après-midi de vendredi.
Le timing marée/tempête n’est donc pas phasé sur le littoral sud. Il le sera en revanche un peu plus sur le littoral nord mais avec un léger décalage (1 heure à 2 heures). Situation à surveiller quand même !
Surcote importante
Les basses pressions liées à cette dépression très creuse (965 à 970 hPa) réhausseront le niveau marin. On parlera de surcote.
En effet, la différence devrait être sensible entre le niveau marin qui sera observé et celui annoncé. L’origine de ce phénomène est directement liée à des paramètres météorologiques.
Le niveau d’eau théorique prévu pour un port de référence repose en effet sur des conditions météorologues standards. Aux calculs astronomiques, plusieurs paramètres météorologiques peuvent changer la donne, au premier rang desquels on trouve la pression atmosphérique mais aussi le vent, la houle, la configuration géographique des lieux et la bathymétrie (relief sous-marin).
Dans des conditions météorologiques « normales », c’est-à-dire avec une pression atmosphérique standard (1013 hPa), les niveaux d’eau prévus sont égaux ou très proches de ceux observés.
Dans le cas d’une masse d’air dépressionnaire (pression inférieure à 1013 hPa), ce niveau peut augmenter de quelques centimètres à plusieurs dizaines de centimètres et provoquer alors des submersions et de inondations.
Il faut savoir qu’une diminution de la pression atmosphérique d’un hPa équivaut approximativement à une augmentation d’un centimètre d’eau.
Dans le cas d’Alex creusée à 970 hPa, la surcote liée à la pression atmosphérique basse atteindra 40 à 50 cm. Il faut y ajouter les autres paramètres (vagues, houle, bathymétrie…)
Ainsi, on peut s’attendre à un rehaussement du niveau de la mer de 50 à 90 cm voire plus, notamment dans les estuaires comme celui de la Loire (1.50 à 2 mètres) où des inondations seront possibles.
Les pluies peuvent compliquer la donne
Les fortes précipitations attendues peuvent localement aggraver le phénomène et créer des inondations dans les abers, rias et estuaires car l’écoulement des fortes pluies pourrait aller dans le sens opposé du vent et de la marée.
Il faudra de toute évidence garder ses distances avec le front de mer où les conditions météo seront très mouvementées et dangereuses. Les déplacements devront également être limités dans les terres car des chutes d’arbres seront nombreuses.