Pourquoi la pluie est-elle primordiale en automne ?

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Dossier - 12/11/2019

Le climat océanique est caractérisé par des hivers doux et humides et des étés plutôt frais. Dans nos zones tempérées, les saisons de transition que sont le printemps et l'automne jouent un rôle déterminant pour les formations végétales qui sont spécifiques à nos latitudes ( forêts caducifoliées et mixtes, forêts conifériennes et forêts sempervirente, ...). Dans ce dossier, nous allons évoquer l'importance du paramètre pluie en automne. 

Le cycle de l'eau: l'équilibre du végétal

Le cycle de l'eau est une nouvelle fois au cœur du processus de croissance d'une plante. Pour comprendre ce processus, il faut tout d'abord savoir que sur Terre l'eau circule sans cesse. Elle s'évapore des océans, des rivières et des végétaux puis par condensation retourne sur Terre ou en mer sous la forme de précipitations. Cette eau ruisselle en grande partie au cœur d'un bassin versant jusqu'à un cours d'eau. Une partie est capturée par le végétal et une fine partie s'infiltre dans les sols jusqu'à la nappe phréatique. 

Toutefois, le cycle de l'eau n'a pas le même impact sur le végétal en fonction de la période de l'année. La plante s'adapte le plus souvent aux saisons. En effet, les périodes chaudes sont souvent sujettes à des températures plus élevées et à des précipitations soit plus rares, soit plus violentes. Les précipitations en période estivale ne suivent donc pas le même processus qu'en hiver. Elles sont absorbées par la plante en petite quantité tandis qu'une grande partie de l'eau va s'écouler en direction des rivières. Ainsi, le végétal va être soumis à des contraintes (température, luminosité, humidité relative, vitesse du vent, apport hydrique) qui vont le faire transpirer beaucoup plus qu'en hiver. A titre de comparaison, une plante peut transpirer cinq à six fois sa biomasse lors d'une journée estivale normale et donc émettre beaucoup d'eau dans l'atmosphère. La transpiration du végétal se fait grâce à ses stomates qui s'ouvrent pour ainsi réguler le volume en eau de la plante. Au-dessus d'une certaine température, les stomates se referment pour ainsi freiner la transpiration et éviter le dessèchement.

La réserve utile joue un rôle moteur

La transpiration du végétal est en partie responsable de l'eau présence de l'eau dans l'atmosphère (évapotranspiration) mais voyons le processus inverse dorénavant pour essayer de comprendre comment la plante récolte l'eau. Au sein du cycle de l'eau, le végétal va récolter de l'eau par les précipitations et par les sols. En effet, le système racinaire des végétaux tel qu'il est, s'étend dans une couche superficielle du sol où se trouve justement la réserve utile. La réserve utile est la première couche du sol avant le sous-sol, les nappes phréatiques et la roche mer. Autrement dit, c'est la quantité d'eau absorbée par le sol et resituée par le végétal. Elle est très importante pour comprendre tous les processus liés de près ou de loin aux régimes hydriques et aux saisons. Elle ne dépend donc pas uniquement de l'atmosphère et du régime hydrique mais aussi du type de sol.

Les racines puisent donc l'eau dans la réserve utile du sol. Lorsque l'on se place d'un point de vue du végétal, une année débute en octobre avec la reconstitution de la réserve utile. En automne, les températures plus basses permettent à l'eau de pénétrer dans les sols et donc à la plante de ne pas être alimentée uniquement par les pluies qui tombent. Cette période de reconstitution dure entre deux et trois mois généralement jusqu'en janvier où la réserve est au plein. Les pluies qui tombent en février et mars sont parfois responsables d'inondations car la partie superficielle n'absorbe plus l'eau. Il faut ajouter aussi l'absence de feuillage qui facilite l'engorgement des sols. Au printemps, les températures augmentent et les précipitations sont plus rares. Ainsi, la réserve utile est consommée par la plante. En été, la plante ne consomme plus que l'eau qui tombe, ce qui peut conduire à des phases de stress hydrique (point de flétrissement temporaire), ce qui convient à dire que l'humidité du sol ne permet plus à la plante de prélever l'eau dont elle a besoin. Si cette situation est durable, le végétal meurt. C'est ce que l'on appelle le point de flétrissement permanent.

L'automne est une saison charnière

Le processus du cycle de l'eau et de la croissance du végétale montrent que les saisons de transitions sont importantes et que plusieurs mois avec des déficits hydriques ne sont pas forcément inquiétants. On parle souvent de sécheresse de surface. Elle fait souvent état des cumuls pluviométriques des mois passés. Toutefois, le processus est plus complexe et la nature a la capacité de s'adapter même après des mois consécutifs de déficits pluviométriques. Une sécheresse de surface en hiver est beaucoup plus inquiétante lorsqu'elle se poursuit en octobre et en novembre que lorsqu'elle intervient en mai ou en juin car en effet dans nos zones tempérées toutes les études sur les végétaux montrent que le cycle de la plante débute lorsque la réserve utile se recharge en octobre et en novembre. Dans le cas où la plante enregistre un retard conséquent, la croissance et le développement de la plante sont impactés. 

La Bretagne : l'automne fait le travail !

On constate des déficits pluviométriques réguliers sur les sept premiers mois de l'année dans l'intégralité des stations métrologiques bretonnes. En effet, seul le mois de juin sort de la norme avec des excédents pluviométriques. Les conséquences ont été assez importantes au niveau de la sécheresse de surface au début de l'été puis en juillet avec les épisodes de fortes chaleurs. Cependant, de nombreuses inquiétudes persistaient quant à une poursuite de la sécheresse après l'été. On remarque qu'après un mois d'août plus pluvieux que la normale, et des mois de septembre, octobre et novembre excédentaires, on ne parle plus de sécheresse. La réserve utile s'est reconstituée rapidement et les pluies abondantes qui se poursuivent font craindre de forts ruissellements. La nature a fait son travail et au moment de constater les chiffres à mi-novembre, on remarque que le déficit est presque intégralement compensé. Et qu'il faut vraiment attendre l'automne pour s'inquiéter de conséquences significatives de plusieurs mois secs.

Stéven Tual

Écrit par Stéven Tual, publié le 12 novembre

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