Le printemps : une saison propice aux amplitudes thermiques diurnes importantes

Les intersaisons que sont l’automne et le printemps sont souvent propices à de fortes amplitudes thermiques diurnes dès lors que le ciel est dégagé. Cela signifie que la différence entre la température minimale et la température maximale pour un lieu donné au cours d’une même journée est importante.   

En effet, en cette période de l’année, la durée de la nuit est encore relativement longue. Par absence de nuages, temps calme et anticyclonique, le rayonnement nocturne provoque une déperdition thermique au niveau du sol, synonyme de fraîcheur ou de froid.

En revanche durant la journée (évolution diurne), le soleil qui est de plus en plus haut au-dessus de l’horizon a un certain pouvoir réchauffant qui permet aux températures de grimper à des niveaux relativement élevés, notamment si le vent est faible.

Une masse d’air sèche favorise d’ailleurs le phénomène de refroidissement (pas de brumes, de brouillards) et de réchauffement (pas de filtre au rayonnement).

Ces fortes amplitudes s’avèrent gênantes pour le choix de notre tenue vestimentaire. En effet, le bonnet et la doudoune du matin peuvent être remplacés par un tee-shirt l’après-midi.

L’écart de températures observé entre l’aube et le milieu de l’après-midi peut facilement atteindre voire dépasser 15 à 20°C sur de nombreuses régions.

Un phénomène moindre en bord de mer

Ces différences sont moins marquées le long des côtes car la proximité de la mer limite la baisse des températures la nuit (mer "plus douce" que l'air par ciel dégagé) et freine le réchauffement en journée (la mer est cette fois-ci plus fraîche que l'air qui s'échauffe rapidement dans les terres). Les brises marines (vent de mer) communiquent d'ailleurs cette fraîcheur à tout le littoral sur une extension de 10 à 15 km dans les terres. L’influence marine régule davantage les températures sur les littoraux.

Les vallées et les cuvettes sont propices aux plus fortes variations diurnes. Le froid s’y accumule la nuit et le soleil favorise un fort réchauffement en journée.

L’hiver et l’été les amplitudes thermiques diurnes peuvent être énormes

Un cas exceptionnel en hiver : Mouthe

Il n'y a pas forcément qu’aux intersaisons que l’on relève les amplitudes les plus fortes. Au cours d'une période très froide hivernale ou lors d'épisodes chauds d'été, les écarts entre le matin et l'après-midi peuvent être conséquents.

Ainsi, le record en France a été enregistré à Mouthe, dans le Doubs, le 13 janvier 1968 avec une amplitude diurne de 37.8°C ! En effet, il avait fait -36.7°C pour la minimale alors que la maximale avait atteint 1,1°C.

Des exemples en été

En plaine, on peut citer le record établi à Trensacq (40) dans la forêt landaise avec 31,7°C d'amplitude le 5 septembre 1986. Il avait fait 0,8°C le matin mais 32,5°C l'après-midi.

Une station comme Romorantin, affiche souvent par ciel clair et masse d’air frais des valeurs basses le matin et élevées en journée. Les conditions géographiques, topographiques et pédologiques y contribuent fortement.

Le 17 septembre 2018, on y relevait une minimale de 3.4°C et une maximale de 31.8°C soit une amplitude de 28.4°C ! 

Le 30 juillet 2020, une amplitude de 28.3°C était observée à Romorantin.

Des exemples remarquables en Bretagne

Au cœur de l’été certaines stations peuvent enregistrer de très gros écarts. Les trous à froid en Bretagne comme Berné (56) où Lamballe (22) se caractérisent par une fraîcheur matinale récurrente, y compris en été. Lors d’épisodes de fortes chaleurs, les amplitudes entre le matin et l’après-midi sont parfois conséquentes.