Les températures mesurées depuis le début du mois de mai en Bretagne ne permettent pas de dire que le temps est frais actuellement.
Une anomalie chaude en Espagne
Les derniers jours du mois d'avril ont été marqués par la canicule qui touchait la Péninsule Ibérique avec même le record d'Europe de chaleur qui tombait à Cordoba (Esp.) avec 38,8°C. Cette masse d'air chaud s'est ensuite décaler vers l'est et le nord de l'Europe avec des températures douces sur la Bretagne et des vents orientés au sud. Après cette douceur très ponctuelle et excessive, c'est un flux océanique qui a pris le relais à partir du 4 mai. Pour ces trois premiers jours de l'année, le seuil de chaleur ( T: >25°C) n'a pas été atteint en Bretagne.
Un flux océanique mais pas de fraîcheur
Du 4 mai à aujourd'hui, le temps s'est montré plus perturbé avec des averses et même de l'orage localement. Pour autant, les températures ne présentent pas d'anomalie fraîche sur l'intégralité des stations bretonnes. Les nuits ont été souvent nébuleuses et les températures minimales sont restées douces. Elles affichent toutes un excédent de +1 à +2°C par rapport à la normale calculée sur la période 1991-2020. Entre les averses, les éclaircies permettent aux températures de grimper à des niveaux de saison. Lorsque l'on analyse finement les températures maximales relevées, on constate des niveaux de saison ou des valeurs de quelques dixièmes en-dessous des normales. Par conséquent, les températures moyennes sont au-dessus de la normale en particulier à cause des nuits très douces depuis le début du mois de mai.
Très loin de mai 2013 !
Nous avons aussi oublié les caractéristiques du printemps. C'est une période de transition entre les masses d'air froid qui s'éloignent de nos latitudes et l'air chaud qui commence à remonter jusqu'à nous. Le printemps est une saison propice aux changements de temps réguliers, à la pluie, aux belles journées, aux premières chaleurs, à un temps parfois frais, aux amplitudes thermiques et aux premiers orages. Lorsque l'on regarde à Rennes (35), les températures mesurées en mai au cours des dernières années ; on remarque une "estivalisation" de ce mois. Depuis les années 1990, dix mois ont été à des niveaux thermiques dignes d'un mois de juin. Cette tendance s'est confirmée ces dernières années (2017,2018, 2020, 2022). Entre 1930 et 1985 (pas de données durant la guerre), seuls trois mois de mai avaient connu les caractéristiques d'un mois de juin actuel (1952,1953 et 1960). Le changement climatique impacte donc directement les caractéristiques de ce cinquième mois de l'année.
Contrairement aux apparences, c'est encore la douceur qui prédomine pour ce premier tiers du mois. Mais elle est plus nuancée que ces toutes dernières années. La variabilité du climat explique ce début de printemps "plutôt" normal pour la saison.
Pour trouver la trace d'un mois de mai frais, il faut remonter dix ans en arrière avec une succession de journées fraîches et même des gelées qui avaient endommagé la végétation.