Les cartes de températures font l'objet de débats animés depuis le début de l'été. Pourtant, la palette de couleurs n'a pas évolué depuis que nous avons l'occasion de vous présenter le bulletin météo. Voici quelques éléments de compréhension pour faciliter sa lecture.
Couleurs froides l'hiver, couleurs chaudes l'été
L'utilisation de ces couleurs est simple et compréhensible par tous. Les dégradés qui tendent vers le bleu sont associés au froid et à l'inverse les couleurs qui tendent vers le rouge sont associés à la couleur rouge. Dans l'histoire, il faut remonter à la fin du XVIIIe siècle pour trouver les premières documentations sur l'origine des couleurs froides et chaudes dans l'Oxford English Dictionary. C'est dans la lumière des paysages que les distinctions sont observées. Les couleurs chaudes sont associées à la lumière du jour et au coucher du soleil tandis que les couleurs froides sont associées à la grisaille et au ciel couvert. Plus tard au XIXe siècle, le dégradé qui s'étend du rouge au gris sera retravaillé et le contraste s'étend alors de l'orange rouge au bleu verdâtre.
Nous avons donc simplement basé notre dégradé de couleur sur cette base avec des critères météorologiques, climatiques et aussi une cohérence avec le climat breton. Lorsque cette palette est mise en place en 2017, le record de chaleur de Bretagne de chaleur est de 41,0°C à Guer mais la région n'a connu qu'une journée avec une température supérieure à 40°C. Le record de froid région à Pontivy est de -17,0°C.
Le code couleur ne varie donc pas en fonction des normales saisonnières mais plutôt en fonction du niveau des températures dans l'année. En météo, deux seuils sont importants. Le seuil de chaleur (25°C) et le seuil de gel (0°C). Entre ces deux seuils, les températures fluctuent d'un bleu clair à un orange. Au-dessus ou en-dessous des deux seuils, les teintes sont plus expressives.
Le seuil de chaleur (25°C) est associé à un rouge, le seuil de forte chaleur (30°C) est associé à un rouge sang et le seuil de très forte chaleur (35°C) est associé à un marron. Notre dégradé de couleur s'arrêtait à cette température. Il a été prolongé jusqu'au noir en 2022 à la suite de la canicule. Le seuil de chaleur extrême (40°C) ayant été dépassé. Dans l'autre sens, les valeurs basses observées en hiver font apparaître un bleu à partir de 0°C, un bleu foncé à partir de -5°C qui correspond au seuil de forte gelée. A partir de -10°C, on parle de grand froid et donc d'un violet. Lorsque les températures sont inférieures à -10°C, la carte devient rose.
La palette s'étend donc de -15 à +40°C et chaque unité de température correspond à un pixel précis de température.
Les climatosceptiques sèment le trouble
A la base, le dégradé de couleur a été initié pour apporter du volume à nos cartes. Ils sont indépendants des autres chartes graphiques que l'on retrouve sur les bulletins météo nationaux. Depuis quelques années, BFMTV ou TF1 ont apporté une dimension scientifique à l'illustration de la carte des températures. Elle se colorie en fonction des normales saisonnières.
Les mouvements climatosceptiques se sont renforcés depuis le COVID et la défiance envers les scientifiques s'est accentuée. Les arguments sont souvent les mêmes qu'auparavant. Le dégradé de couleur des températures serait selon eux, un outil de propagande pour essayer de "vendre le réchauffement climatique". Nous avons augmenté notre pédagogie pour éviter les confusions entre météo et climat. Nous avons ajouté un outil pour vous permettre d'observer les normales saisonnières. De plus, nous constatons aussi l'importance d'apporter des réponses scientifiques aux mots de vocabulaire parfois mal utilisés dans la vie courante.
Nos équipes réalisent chaque jour avec rigueur les bulletins météo. Conscientes des enjeux climatiques, elles sensibilisent avec des données factuelles. 8 records sur 10 sont des records de chaleur.