Le vent, c'est tout simplement le mouvement d'une masse d'air et ce mouvement est occasionné par des écarts locaux de températures ou de pression atmosphérique. Le vent est caractérisé par sa vitesse et sa direction. En Bretagne, il existe quelques facteurs spécifiques qui permettent d'identifier plus précisément un vent.
La spécificité bretonne
Notre région péninsulaire est une interface entre terre et la mer. Notre situation péninsulaire nous place au premier plan des vents marins. Des vents bien connus des marins mais aussi des continentaux à tel point qu'une rose des vents bretons existe et que chaque vent est lié à des types de conditions météorologiques où il est rare de faire fausse route. Au passage d'une dépression, la rotation des vents s’effectue dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Le vent d'abord de sud bascule au sud-ouest puis à l'ouest et enfin à l'arrière d'une dépression, le vent bascule presque systématiquement au nord-ouest. Dans un second temps, nous avons les anticyclones où le vent tourne dans le sens des aiguilles d'une monte. C'est le schéma classique dans nos latitudes tempérées en hémisphère nord. En fonction du positionnement des anticyclones et des dépressions, nous avons une direction du vent et donc des types de temps spécifiques.
Comment ne pas se tromper ?
- le suroît/mervent : ce n'est jamais bon signe quand le vent s'oriente au sud-ouest. Ce vent apporte certes beaucoup de douceur mais généralement, il précède l'arrivée d'une perturbation et donc de la pluie. Ces nuages et cette humidité viennent se bloquer sur les hauteurs du centre-Bretagne et un vent plus sec en aval du relief permet aux Côtes-d'Amor, nord de l'Ille-et-Vilaine et nord du Finistère de bénéficier temporairement d'un temps plus sec et plus doux qu'ailleurs. Cet effet bien connu en montagnes se produit également en Bretagne, c'est le foehn.
- kornog/la jument de mars : le vent d'ouest en Bretagne est à l'origine d'un temps souvent très dynamique et pluvieux. Dans cette configuration, les températures sont souvent aux alentours des normales en toute saison.
- le noroît/gwalarn/la galerne : le vent de nord-ouest souffle souvent à l'arrière d'une dépression. Il nous apporte un temps instable avec des averses, parfois du grésil et du vent sous la forme de rafales. Les températures sont fraîches. On associe le noroît au terme de galerne. Ce vent connu par les basques se lève brutalement par temps calme. Il vient apporter une brume épaisse et un rafraîchissement brutal. On parle parfois dans le Léon de galerne lorsque le temps est au brouillard.
- le norzh : bien qu'il existe en été comme en hiver, c'est bien dans la saison froide que l'on fait référence au vent de nord. Ce vent froid assez régulier surtout près de la Manche est à l'origine d'épisode neigeux remarquable entre le Léon, les Monts d'Arrée, la Baie de Saint-Brieuc et les bords de Rance. Alors que dans le même temps, le temps sec et froid couvrait une partie intégrale de la Loire-Atlantique et du Morbihan. En direction du pays de la Mée, ce vent sec et froid est appelé le Dalu. Il apporte des journées très ensoleillées.
- le nordet/la biz : un peu à l'image du vent de nord, le vent de nord-est apporte des contrastes. En hiver, il est à l'origine de conditions froides et parfois perturbées. Quelques épisodes neigeux peuvent se produire à nouveau près des côtes de la Manche tandis que le temps reste plus sec en direction de l'Atlantique. Dans les saisons intermédiaires (printemps/automne), on évoque souvent la bise, ce vent continental constant et froid qui nous pique bien la peau. Cette bise peut même apporter des nuages bas en provenance de l'Europe du nord qui peuvent perdurer plusieurs jours en Bretagne. L'été, le vent de nord-est est un vent plutôt chaud et sec.
- le reter : le vent d'est est un vent qui provient du continent. Les conditions météo sont souvent très contradictoires en fonction des saisons. En hiver, c'est un vent sec et froid tandis qu'en été, il apporte de la chaleur jusque sur les caps finistériens.
- le suet/le gevred : le vent de sud-est est le vent le plus rare en Bretagne. En toute saison, c'est un vent chaud et sec qui nous apporte de l'air en provenance de Méditerranée. C'est ce vent qui est à l'origine de nombreux records de chaleur en été ( canicule 2003, canicule 2019). On lui apporte une caractéristique plus locale. Avant que la brise ne se lève, les températures peuvent s'envoler sur toutes les plages bretonnes. Bien évidemment, en plus de la douceur, ce vent apporte du soleil.
- le su : Si le vent de sud nous apporte systématiquement de la douceur l'hiver et l'été mais notre proximité géographique à la mer ne nous garantit pas forcement que ce beau temps doux va durer. Les premiers signes viennent de l'ennuagement. Lorsque les nuages deviennent plus nombreux au fil des heures avec ce vent, c'est qu'une dégradation se profile. Ce vent est un peu une jauge entre une bascule continentale avec un vent de sud-est et une bascule océanique avec un vent de sud-ouest. Dans 8 cas sur 10, c'est la bascule océanique qui l'emporte rapidement. Au sud de la Loire, ce vent de sud a été baptisé soulaire.
- le père banard : c'est un vent dont l'origine est difficile à identifier. Aujourd'hui, on l'assimile à vent d'ouest qui berce les bassins rennais et nantais. Cependant, dans la littérature, le père banard est désigné comme une expression caractérisant le vent de manière générale entre le sud de Rennes, la Loire-Atlantique et même l'Anjou. Sa vulgarisation en a fait un kornog.
