Alors que certaines régions françaises subissent des inondations importantes, comment est la situation en Bretagne ?
Des sols saturés mais une situation qui se stabilise
Le mois de décembre a été historiquement pluvieux et les sols bretons sont complètement saturés à la suite de ces fortes précipitations. Le début du mois de janvier a été salvateur pour permettre aux cours d'eau de retrouver des niveaux plus habituels car les précipitations plus espacées permettaient ainsi n'ont pas alimenté les bassins versants de la région. Cependant, nous sommes restés dans un contexte tendu car en période hivernale, l'évaporation est moins importante et les sols et les végétaux "gardent" l'eau récoltée en vue de la saison estivale. C'est ce que l'on appelle la reconstitution de la réserve utile. Les fortes pluies de l'hiver ne sont donc plus absorbées par nos sols et elles ruissellent systématiquement pour alimenté nos cours d'eau. C'est la raison pour laquelle, les mois de février et mars sont traditionnellement les deux mois où les rivières sortent le plus de leur lit mineur pour inonder les plaines alluviales.
La situation se stabilise de façon générale sur la région. Pour le Finistère, les Côtes-d'Armor et le Morbihan; on note une stabilisation des niveaux des cours d'eau de ces départements. La situation ira en s'améliorant jusqu'au moins mardi prochain. Plusieurs éléments permettent cette amélioration. D'une part, les précipitations qui s'annoncent plus ponctuelles et moins intenses que ces derniers jours. D'autre part, les coefficients des marées qui baissent et qui permettent aux cours d'eau de s'évacuer plus facilement jusqu'à la mer. Même si les niveaux d'eau et les débits peuvent être importants, une amélioration est en cours sur le Blavet, l'Aulne, l'Odet, le Morlaix, le Leff, le Trieux, le Gouët, le Gouessant, la Laïta, l'Arguenon et l'Oust.
L'amélioration est plus lente et pas encore généralisée sur l'Ille-et-Vilaine notamment en amont. Les fortes pluies de mercredi ont eu des conséquences sur le Meu, la Flume, la Vilaine, l'Ille et la Seiche. L'eau va converger vers l'aval lentement et il n'est pas annoncé de dégradation importante. Nous restons loin des crues de référence au niveau de Guipry-Messac et Redon.
Pas la même donne en Loire-Atlantique
La situation est plus incertaine en Loire-Atlantique. Les sols sont saturés comme ailleurs en Bretagne et les bassins versants sont différents des quatre autres départements. Notamment car la Loire traverse le département. La Loire est un cours d'eau de 1006 km qui termine sa course au niveau de l'estuaire. Ce cours d'eau a des caractéristiques montagneuses en amont avec des débits rapides et une onde de crue qui se propage rapidement en Ardèche qui est la source de ce cours d'eau. Cependant, on traversant les plaines du centre de la France, son débit ralentit considérablement et le lit mineur s'étend en superficie. En conséquent, l'onde de crue se propage très inégalement et elle met parfois plusieurs semaines avant d'atteindre la Loire-Atlantique. Le niveau de la Loire est très important actuellement entre Saumur et Bouchemaine. Le pic de la crue est attendu sur ces secteur ce week-end. Il est attendu également que la crue se propage sur Ancenis puis Nantes. C'est ce week-end que le pic de crue est attendu également sur ces deux secteurs mais pour constater une amélioration durable, il faudra patienter au moins une semaine sur ces secteurs et les prévisions ne sont pas forcément excellentes puisque des pluies devraient alimenter le bassin versant de la Loire.
En résumé, les conditions météorologiques moins défavorables vont permettre aux sols de retrouver une situation plus stable. Mais finalement, seule une amélioration durable devrait permettre à la situation de rentrer dans l'ordre et de retrouver une situation de confort hydrique.